Les Chefs à la Loupe (et à la Moque)
Par Suzy Wong
Mark le Marmotte, Chef du Parti Libéral du Canada : L'art de l'éloquence soporifique
Mark, quel orateur de talent... pour endormir les foules! Son français, c'est un chef-d'œuvre d'incompréhension, une symphonie de borborygmes qui nous plonge dans un état de somnolence avancée. On dirait qu'il maîtrise l'hypnose télévisuelle mieux que personne. Chaque allocution est une invitation au pays des rêves, un véritable somnifère en direct. Mon chum et moi, on se regarde parfois pendant ses discours avec des yeux lourds, en se demandant si on ne devrait pas juste apporter nos oreillers sur le sofa. Résultat : on manque immanquablement le punch (s'il y en a un), mais au moins, on est frais et dispos pour... zapper sur une autre chaîne. Merci, Mark, pour ces pauses inopinées dans nos vies trépidantes! C'est presque aussi relaxant qu'écouter le bruit de la pluie... en étant déjà à moitié endormi.
Pierrot Pétrole, Chef du Parti Conservateur du Canada : Le messie du pipeline et de la souveraineté souterraine
Pierrot, le grand architecte de notre futur énergétique... sous terre! Son plan pour l'indépendance économique est d'une simplicité biblique : des tuyaux, des tuyaux partout! Qui a besoin d'une économie diversifiée quand on peut miser toutes nos cartes sur le pétrole et le gaz? C'est tellement avant-gardiste qu'on se demande pourquoi personne n'y a pensé avant (à part peut-être Cheeto : Fore, bébé, fore ! »).
Et pour financer cette vision tubulaire, quoi de plus logique que de couper dans l'aide internationale? Après tout, les problèmes des autres, c'est ben moins urgent que de s'assurer que chaque pouce carré du Canada soit traversé par un pipeline. Un pays, ça se mesure à son réseau de conduits, c'est bien connu! La compassion et la solidarité internationale, c'est des bibelots inutiles quand on a du pétrole à vendre.
Franchement, l'approche de Pierrot est d'une limpidité désarmante. On se sent déjà plus riches, plus puissants, avec cette douce fragrance d'hydrocarbures qui flotte dans l'air. Merci, Pierrot, de nous éclairer (littéralement, avec la combustion de nos précieuses ressources)! On attend avec impatience de voir nos voisins nous envier notre incroyable réseau de tuyaux.
Yves-François le Sceptique, Chef du Parti Bloc Québécois : Champion incontesté du « On verra ben »
Le rusé Yves-François, fidèle à son poste d'éternel observateur, nous a encore gratifiés d'une de ses analyses profondes. Ce nouveau chef libéral, Mark, il ne lui inspire pas confiance. « On connaît ni le gars ni le plan », a-t-il déclaré avec un air de conspirateur qui vient de découvrir que l'eau, ça mouille.
C'est sûr, après des années à regarder des politiciens prendre le pouvoir (et bien sûr des décisions) comme on regarde des chars allégoriques durant le temps du Carnaval, sans jamais pogner le volant, faut pas s'attendre à c'qu'y saute de joie devant une nouvelle face, pis surtout, devant un maudit plan! L'opposition, voyez-vous, c'est sa zone de confort, son p'tit nid douillet où y peut brailler sans jamais avoir à ramasser les dégâts. Le changement, c'est comme proposer une poutine santé : une abomination!
On l'imagine ben dans son bureau, avec sa gang de fidèles (qui commencent pas mal à trouver le temps long, mettons), en train de décortiquer la moindre rumeur sur ce fameux Mark. « C'est qui son père? Sa mère? A-t-il déjà goûté à la douce amertume d'une défaite électorale bien sentie? Pis son plan, est-ce qu'yé assez... euh... vague pour pas risquer de nous sortir de notre torpeur critique? »
Parce que faut pas se leurrer, l'objectif, c'est pas de gagner, pantoute! Ce serait ben trop de trouble, de responsabilités, de nuits blanches à travailler. Non, l'objectif, c'est de lever le doigt, de commenter avec un air de connaisseur. C'est l'art de la critique stérile, dont Yves-François est le grand maître incontesté.
Alors, ce Mark et son plan révolutionnaire? Ben sûrement une autre tentative fourbe pour venir déranger sa belle routine de chialeux professionnel. Faut se méfier, barricader les portes avec des tonnes de scepticisme pis attendre que la tempête passe, bien au chaud dans notre bunker de négativité. Pis comme y dit si bien, «on connaît ni le gars ni le plan»! Quelle belle excuse pour rester exactement où on est : ben assis dans l'opposition, à l'abri de toute victoire possible.
Singho l'Entêté, Chef du Parti Démocratique du Canada : Fier malgré la dégringolade
Singho. Quel homme! Singho. Quel leader charismatique... en chute libre dans les sondages! Plus de huit ans d'un leadership à couper le souffle, couronnés d'une popularité qui dégringole plus vite qu'un ski-doo sur une pente glacée. Mais qu'importe, Singho est fier. Fier comme un paon qui a perdu toutes ses plumes, mais fier quand même! On l'imagine devant son miroir, se donnant une tape dans le dos (pas trop forte, on ne voudrait pas se blesser après tant d'efforts), en murmurant à son reflet : « Tu vois-tu, mon grand, malgré cette légère... désaffection... du peuple, on a fait du bon travail. Du très bon travail. »
Et quelle humilité! Quand on lui demande si cette campagne sera sa dernière, il esquive, il louvoie, il nous tient en haleine. Mais soyons réalistes, mon ami. Le spectacle tire à sa fin. Les lumières faiblissent. On entend déjà le bruit des chaises qu'on range après la représentation.
Mais Singho est fier. Laissons-le savourer sa fierté. C'est un peu comme ce voisin qui continue de porter fièrement ses Crocs « édition limitée » en se disant qu'il a un style unique. On le regarde de loin, avec un mélange de gêne et de compassion, mais on le laisse dans son délire. Après tout, qui sommes-nous pour briser une si belle illusion?
Alors, bravo Singho! Pour ces années... euh... mémorables. Et surtout, bravo pour cette fierté inébranlable. Elle est tellement... touchante. On en pleurerait presque. De rire.
Pedneault l'Entrepôt, CoChef du Parti Vert du Canada : Le visionnaire du bois dormant et des guerres commerciales opportunistes
Ah, la fulgurante idée du visionnaire cochef, Pedneault! Face à la menace économique de nos voisins du Sud (et leur légendaire tact), quelle solution lumineuse a jailli de ce cerveau fertile? Des réserves stratégiques de pitoune et d'aluminium! Oui, vous avez bien entendu!
Imaginez un peu le tableau : des entrepôts gigantesques, remplis à ras bord de bois et de métal, attendant patiemment que les tensions commerciales se dissipent. On pourrait presque entendre les plaintes de l'acier rouillé et les craquements nostalgiques du bois sec, rêvant d'une époque où les tarifs douaniers n'étaient pas un sport national. C'est magnifique, n'est-ce pas? Toute cette richesse potentielle qui prend la poussière pendant que l'économie titube. On va tellement stocker de marchandises que nos voisins, pris d'une jalousie féroce, n'auront d'autre choix que de lever leurs tarifs... ou pas. On aura juste d'immenses montagnes de trucs inutiles. Mais au moins, on aura essayé!
Mais attendez, le meilleur est à venir! Notre fin stratège a une vision encore plus audacieuse. Oubliez les pipelines dépassés, ces vestiges d'une ère où l'on pensait que transporter des ressources naturelles avait une quelconque valeur. Non, l'avenir, le véritable eldorado canadien, réside dans notre capacité à « tourner la page de [notre] ultradépendance aux États-Unis » en... profitant allègrement d'une bonne vieille guerre commerciale! Quelle opportunité en or! Pendant que nos partenaires se disputent, nous, tel un phénix économique renaissant de ses cendres tarifaires, allons bâtir notre prospérité avec des planches de bois et des lingots d'aluminium.
On imagine déjà les gros titres : « Grâce à la perspicacité de Pedneault, le Canada transforme ses entrepôts en un boom de la construction préfabriquée! ». Les économistes du monde entier observeront avec un mélange d'admiration et d'incompréhension cette manœuvre audacieuse.
Alors oui, applaudissons chaleureusement cette initiative novatrice. Car après tout, qui a besoin de marchés stables et de relations commerciales harmonieuses quand on peut rêver de montagnes de bois et d'usines de maisons en kit, le tout rendu possible grâce à la générosité involontaire de nos partenaires commerciaux belliqueux? C'est ça, la véritable indépendance économique à la sauce Pedneault! Et dire qu'on pensait que la meilleure façon de s'enrichir était de vendre ce que l'on produit... Quelle naïveté!
Le Canada Politique : Entre Sieste Libérale, Rêves de Pipelines Conservateurs et Critique Blocquiste (Sans Oublier la Fierté Douteuse et les Stocks Verts). Pour qui voter? S'il-vous-plaît, dites-le moi!
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