La grande débarque : Fulbright... pis bonne chance au monde !
Par Suzy Wong
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Nouveaux personnages:
Ocram Oibur (Secrétaire d’État) : Il apparaît comme un homme fatigué et dépassé par les événements, jonglant difficilement avec ses responsabilités. Malgré ses promesses de protéger l'aide vitale, il semble impuissant face aux pressions budgétaires de l'administration Pmurt. Son attitude dans la scène finale de l'épisode suggère un certain désespoir et un cynisme naissant face à la situation.
Retep Occoram (Ancien responsable des programmes
d’aide étrangère) : Il est présenté comme l'architecte des coupes budgétaires initiales. Son sourire narquois et son ton désinvolte indiquent un certain détachement, voire un plaisir sarcastique, face aux réductions drastiques. Il semble adhérer pleinement à la logique des économies, même au détriment des considérations humanitaires et diplomatiques.Salgoud Niktip (Directeur de la planification budgétaire) : Décrit comme ayant un "visage impassible" et une "voix monocorde", il incarne la bureaucratie froide et la logique purement comptable des coupes budgétaires. Il semble dépourvu d'émotion ou de considération pour les conséquences humaines ou géopolitiques des réductions proposées.
Ennaej Neehahs (Sénatrice du New Hampshire) : Elle est présentée comme une voix forte de l'opposition démocrate, indignée et alarmée par les projets de coupes budgétaires. Ses réactions passionnées et son engagement à se battre contre ces mesures soulignent l'importance qu'elle accorde à la diplomatie et à l'influence internationale des États-Unis.
Nairb Ztahcs (Sénateur d’Hawaï) : Tout comme la
sénatrice Neehahs, il exprime une vive inquiétude face aux conséquences des coupes budgétaires sur la sécurité et la position internationale du pays. Son désir d'entendre directement le secrétaire Oibur témoigne de sa préoccupation et de sa volonté de demander des comptes à l'administration.
Épisode : Fulbright... pis bonne chance !
Scène 1 : Bureau plein à craquer du Secrétaire d’État Ocram Oibur. Des piles de papiers menacent de s’écrouler. Ocram, l’air magané mais essayant de paraître de bonne humeur, jongle avec trois téléphones.
Ocram : (Dans un téléphone, avec un sourire forcé) Oui, Excellence, ben sûr qu’on apprécie énormément notre partenariat... Ah, attendez une seconde. (Il met la communication en attente et répond à un autre téléphone avec un ton enjoué) Allô, Madame l’Ambassadrice ! Comment va votre beau pays... ? (Il met cet appel en attente et prend le troisième téléphone, en fronçant les sourcils) Allô ? Oui, c’est moi... Quoi ? Encore une demande de fonds d’urgence ? Écoutez, je suis un peu... (Il jette un coup d’œil aux piles de dossiers) ...débordé en ce moment. Rappelez tantôt. (Il raccroche les trois téléphones en même temps avec un soupir).
(Entrent Retep Occoram, l’ancien responsable des programmes d’aide étrangère, avec un grand sourire en coin, et Salgoud Niktip, le directeur de la planification budgétaire, un homme avec une face de roche qui tient un gros dossier.)
Retep : Alors, Secrétaire ? Prêt pour une petite diète ? On a préparé un menu spécial pour votre département.
Ocram : (Se redressant) Occoram ! Niktip ! C’est quoi cette histoire de coupes de budget drastiques ? J’ai promis de protéger l’aide vitale, moi !
Salgoud : (D’une voix monotone) Les directives du Palais Présidentiel sont claires : réduction substantielle des dépenses. On a trouvé des... inefficacités.
Retep : (Feuilletant le dossier) Ah, des inefficacités, vous dites ? Comme ce programme Fulbright qui envoie des Américains à l’étranger pour... apprendre des affaires ? Totalement pas nécessaire. On a internet pour ça, non ?
Ocram : Le programme Fulbright, c’est un pilier de notre diplomatie culturelle ! Ça favorise la compréhension entre les peuples !
Salgoud : La compréhension entre les peuples, ça rentre pas dans le tableau des dépenses. On a une ligne pour "Missiles" qui a l’air pas mal plus... payante.
Retep : Pis l’OTAN ! Franchement, à quoi ça sert ? On a une armée, non ? Qu’ils se débrouillent, les Européens. C’est leur continent après tout.
Ocram : Mais... la sécurité collective... les alliances...
Retep : Des mots, des mots, des mots. Ce qui compte, c’est les économies. Pensez au headline des journaux : "L’administration Pmurt fait des économies spectaculaires!". Ça, c’est vendeur en maudit.
Salgoud : On propose aussi de couper de moitié l’aide humanitaire. Les gens sont débrouillards, ils vont bien trouver une solution. Pis les programmes de santé mondiale ? Chacun son système de santé, hein ?
Ocram : Mais des millions de vies sont en jeu ! On a un rôle à jouer dans le monde !
Eteo : (Avec un clin d’œil) Oui, un rôle... de spectateur économe.
Scène 2 : Bureau de la Sénatrice Ennaej Neehahs au Elotipac. Elle est au téléphone, visiblement en beau maudit.
Ennaej : (Au téléphone) C’est une folie furieuse ! Un désastre pour notre influence dans le monde ! Comment peuvent-ils même penser à saboter notre diplomatie de cette façon-là ? Isoler notre pays ? Laisser le champ libre à la Chine pis à la Russie ? C’est de la pure débilité ! (Elle raccroche, souffle et se tourne vers son assistant, visiblement dépassé). Trouve-moi tous les chiffres, tous les rapports, tous les experts qui vont pouvoir témoigner de l’importance capitale du Département d’État ! On va se battre contre cette niaiserie !
(Entre le Sénateur Nairb Ztahcs, l’air pas joyeux pantoute.)
Nairb : Ennaej, t’as vu ça ? Cette note interne... C’est pire que ce que je pensais. Couper le personnel, réduire notre présence à l’étranger... On va devenir une forteresse assiégée, sans aucune idée de ce qui se passe en dehors de nos murs.
Ennaej : Pis l’aide internationale ! C’est un investissement dans la stabilité mondiale, pas une dépense inutile ! Ces coupes-là vont créer plus de trouble qu’elles vont en régler.
Nairb : Faut qu’on entende Ocram Oibur. En personne. Qu’il nous explique comment il compte défendre son département face à cette débâcle budgétaire.
Ennaej : S’il ose se pointer devant nous avec des excuses à deux cennes, je... je... je vais lire le bottin téléphonique au complet ! Avec des intonations dramatiques !
Scène 3 : Retour au bureau d’Ocram Oibur. Il est assis derrière son bureau, la tête dans les mains.
(Son téléphone sonne. Il hésite puis répond.)
Ocram : Allô ? Oui, le Secrétaire Oibur à l’appareil... Ah, Monsieur le Président... Oui, j’ai bien reçu la note... (Il grimace) Ben sûr, je comprends parfaitement votre vision... de l’austérité... (Il jette un regard désespéré aux piles de dossiers) Euh... concernant les organisations internationales... pis l’aide humanitaire... (Il prend une grande respiration) Ne serait-il pas... stratégiquement plus judicieux de... de... peut-être... y aller mollo ? Pour ne pas... ébranler nos alliés ?
(On entend une voix forte et indistincte à l’autre bout du fil.)
Ocram : (Se redressant sur sa chaise, avec un ton soudainement plus ferme) Ben sûr, Monsieur le Président. Réduction de 50 % ? C’est... ambitieux en maudit. Mais on est une équipe. On va... euh... trouver des synergies. Oui, des synergies. Pis des... optimisations. (Il transpire un peu) Fulbright ? Un programme... intéressant. Mais peut-être qu’on peut le transformer en... un programme de télé-enseignement ? Les étudiants étrangers regardent des vidéos de paysages américains. Économies garanties ! (Il sourit nerveusement) L’OTAN ? On peut peut-être leur envoyer des cartes de souhaits de soutien moral ? Ça compte aussi, non ?
(La voix à l’autre bout du fil continue.)
Ocram : (Son sourire s’efface) Un gel des embauches pis des salaires ? Même pour les postes cruciaux ? (Il regarde autour de lui son bureau plein à craquer) Mais... mais qui va répondre à toutes ces criss de téléphones ?
(Dernière réplique d’Ocram, avec un regard désespéré vers le public.)
Ocram : (À voix basse) On dirait que ma promesse de protéger l’aide vitale... était aussi solide qu’un château de sable face à une marée budgétaire. Au moins, on va avoir des fonds pour acheter pas mal de cartes.
(Fondu au noir. Générique avec une musique ironique.)
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