Alors, à quand le deuxième?

Même encore aujourd'hui, alors que je suis rendue à presque 42 ans et que mon fils aura bientôt 7 ans, je suis toujours mal à l'aise, voire tendue, quand on me pose la question «À quand le deuxième?».  Pourquoi?  Parce que répondre que je ne compte pas en avoir d'autres, sans essayer de me justifier, ce n'est pas facile à faire. En fait, c'est impossible !   Je ne dis pas que l’idée ne m’a jamais traversée l’esprit, mais maintenant elle est totalement écartée.  

Jadis, je ne voulais plus de deuxième enfant  quand on a su que Xavier avait une infirmité motrice cérébrale (la diplégie spastique, la forme frustre) survenue fort probablement lors de l'accouchement qui fut difficile.  À 17 mois, on ne savait pas quel avenir il aurait, s'il pourrait vivre normalement.  Les neurologues et les autres spécialistes ne savaient pas trop quelles séquelles il garderait même s'ils étaient confiants qu'il marcherait un jour, avec instrumentation ou pas.  Ils ne savaient pas s'il aurait des problèmes d'apprentissage, s'il serait incontinent, s'il n'aurait pas d'autres problèmes d'ordre neurologique.  Heureusement, au fil du temps, soit quand il a eu 4 ans, la probable dyspraxie verbale, le trouble du spectre de l'autisme, tout a été écarté.  Donc, dès 2014, mon chum et moi on aurait pu se mettre à l'ouvrage (parce que ça en est quand tu as le syndrôme des ovaires polykystiques et que tu dois avoir l'aide de la procréation assistée pour devenir prégnante) pour avoir un deuxième, mais on a décidé de fermer boutique.  

Je ne peux pas donner les raisons personnelles de mon conjoint parce qu'elles lui appartiennent, mais moi, j’ai réalisé que lorsque je pensais à un deuxième enfant, c'était juste pour faciliter la vie de Xavier.  Eh oui! Je me disais qu'un petit frère ou une petite sœur qui répartirait nos attentes de parents envers deux enfants au lieu d’un ce serait mieux.  Aussi, comme le chéri et moi avons été tardifs  à engendrer notre mignonnet  fiston, je me disais que s’il avait un frangin ou une soeurette, le jour dans lequel nous deviendrions des p’tits vieux égarés et prêts pour l’hospice, Xavier ne serait pas seul au monde et, par-dessus tout, ne serait pas tout seul à prendre les décisions en ce qui nous concerne.   En fait, j’ai surtout réalisé que lorsque je pense à un deuxième enfant, parce que des fois ça m'arrive encore (ça dure une grosse seconde et demi), c'est uniquement pour faciliter la vie de Xavier et que jamais un seul instant je cogite à ce second bébé que je mettrais au monde...

Alors, à quand le deuxième ? Jamais !

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