Le Gros Bon Sens de la Guerre : Manuel d'Utilisation
Par Suzy Wong
Inspiration : @michelmorin@jasette.facil.services
Ah, la sémantique de la destruction, tabarnak!
Si c'est pas un génocide, je me demande ? Quelle question existentielle, tsé ! J'pourrais presque dire que t'es un philosophe des temps modernes, à chercher à percer les mystères de la terminologie internationale pendant que ça vole en éclats, pis que le monde capote raide.
Écoute, je comprends que le mot "génocide" ça puisse faire un peu... dur. Un peu trop direct, mettons. Y'a tellement d'autres mots pour décrire une situation où des milliers de civils sont tués, des infrastructures réduites en poussière et des populations forcées de sacrer leur camp, hein ? Comme, mettons, un "épisode de réaménagement urbain intensif" pour les hôpitaux bombardés – parce qu'après tout, une ruine, c'est juste une "nouvelle construction inversée", non ? Ou peut-être une "campagne de démolition à grande échelle avec effets collatéraux" pour ces quartiers résidentiels qui ressemblent à une poutine écrasée par un char. J'imagine déjà les communiqués de presse : "Nos forces ont mené des opérations de déconstruction stratégique pour optimiser la visibilité et décâliss... euh, décongestionner l'espace aérien."
Et si les 30 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants, c'est pas un génocide, alors c'est quoi, au juste ? Une "réduction démographique sélective dans le cadre d'opérations de sécurité" ? Ou penses-tu que c'est une "mesure préventive pour l'avenir", genre pour pas qu'ils fassent de vagues plus tard ? Après tout, moins de monde, moins de trouble, pas vrai ? On pourrait même inventer un nouveau prix Nobel pour l'ingénierie sociale de pointe, ça serait en masse le fun ! La langue québécoise est tellement riche en sacres et en euphémismes, ça serait de la grosse marde de pas en profiter pour enjoliver la patente.
Pis là, soyons honnêtes, le terme "génocide" c'est tellement… passé date. C'est du vieux stock, comme une cassette VHS ou un téléphone à cadran. Aujourd'hui, on préfère des termes plus sophistiqués, plus diplomatiques, qui permettent à tout le monde de dormir sur leurs deux oreilles, sans avoir la langue à terre. Qui sommes-nous pour insister sur des détails aussi insignifiants que la vie humaine ou la destruction d'une société au complet ? Ça serait tellement... plâtte.
Alors, si c'est pas un génocide, c'est quoi, à ton avis ? Ben, mon p'tit chum, c'est ce que les historiens futurs, bien assis sur leurs steaks, appelleront une "période complexe de défis géopolitiques interdépendants". Pis nous autres, on aura eu le privilège d'y assister en direct, avec notre popcorn pis nos fils d'actualité. C'est pas merveilleux, ça ? J'ai mon voyage, criss !
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