Un ministère des vieux? Ben coudonc, on n'a rien appris de nos erreurs!

 Par Suzy Wong

Encore une patente!

Ayoye, le Québec et sa maudite manie de vouloir tout régler avec des grosses bébelles administratives! On dirait qu'on a un diplôme en empilage de paperasse. Pis là, qu'est-ce qu'on nous sort du chapeau? Un ministère de la Vieillesse! Ben voyons donc! C'est pas des soins plus vite, du soutien à domicile qui a de l'allure ou des CHSLD où on a pas honte d'envoyer nos parents qui manquent à nos aînés, non! Il leur faut un ministère de plus! Une autre grosse machine du gouvernement qui va venir s'ajouter au bordel administratif qu'on a déjà.

On dirait qu'on n'a rien appris de nos "grandes réussites" passées. Tu te rappelles les Agences régionales de la santé et des services sociaux (ARS)? Sur le plan, une idée géniale de mettre de l'ordre. Dans la vraie vie? Des châteaux forts de la bureaucratie où les boss se battaient pour le plus grand bureau pendant que le monde attendait des mois pour voir un docteur. On a dépensé des fortunes pour mettre ça en place, pis le résultat sur la qualité des soins, disons que c'est pas fort fort. Mais au moins, on a créé des jobs... pour les gérants!

Pis parlons-en de Santé Québec, cette espèce de grosse guimauve où la responsabilité se perd comme un bas de laine dans une sécheuse. Le ministre se fait achaler? "Voyez avec Santé Québec!" On critique Santé Québec? Silence radio ou un communiqué de presse tellement compliqué que personne n'y comprend rien. On nous avait promis une gestion plus efficace, mais on a surtout eu droit à une dilution des responsabilités pis à une opacité à faire peur. C'est tellement efficace qu'on se demande si le but n'était pas justement de rendre toute imputabilité impossible.

Pis y a l'autre classique québécois de la réforme pour la réforme : on sacre à la poubelle les commissions scolaires, on met des centres de services scolaires à la place. On change le nom, on réarrange les bureaux, on dépense des millions en experts... pis sur le terrain, qu'est-ce qui a vraiment changé pour les jeunes pis les professeurs? Souvent, pas grand-chose. On a juste brassé la cage, créé de la confusion, pis on se retrouve avec les mêmes problèmes, mais avec une nouvelle étiquette.

Inspiré par Ottawa? Le nouveau ministère de Pablo : plus de fonctionnaires, moins de solutions?

Alors, quand Pablo arrive avec son idée de ministère de la Vieillesse, on a ben le droit d'être un peu tannés, non? On a déjà une belle collection de ces "éléphants blancs" administratifs qui coûtent un bras pis dont l'impact réel sur la vie du monde est souvent proche de zéro. Ce qu'on a de besoin, c'est pas une nouvelle patente, c'est de dégraisser ce qui existe, de simplifier les affaires, de donner plus de pouvoir pis de ressources à ceux qui sont sur le terrain.

On regarde le fédéral empiler les employés sans que ça se traduise par une rapidité ou une efficacité à tout casser, pis Pablo se dit : "Tiens, une super idée à copier au provincial!" On dirait qu'il a manqué un cours où on expliquait que plus de monde ne veut pas dire plus de résultats, surtout quand les règles sont déjà plus compliquées qu'un nœud de cravate après un party de bureau.

C'est un peu comme admirer la lenteur d'une tortue en se disant : "Wow, quelle efficacité dans sa gestion du temps! Il faudrait engager plus de tortues pour accélérer les travaux!" Ça n'a pas de maudit bon sens!

Alors oui, Pablo, si ton modèle d'efficacité, c'est l'enflure sans fin des employés provinciaux, on risque fort de se retrouver avec un autre gros tas de bureaucratie au Québec, aussi lent et cher que son inspiration. Peut-être qu'avant de bâtir de nouvelles affaires, on devrait s'assurer que celles qu'on a déjà roulent ben rondement, pis pas juste à plein de monde qui se pognent les pieds dans les mêmes corridors. Mais bon, c'est juste une idée de même, moins "nouvelle" qu'un ministère de plus, mais potentiellement plus utile pour le monde ordinaire… c'est peut-être trop simple pour nos grandes têtes pensantes. On préfère visiblement empiler les boîtes, même si la cabane menace de s'écrouler sous le poids de la paperasse.