SAAQclic : L'Odyssée du Porte-Monnaie (Public)

 Par Suzy Wong

Le grand show de SAAQclic : Une comédie (tragi)numérique grandeur nature !

Ah, SAAQclic ! Juste le nom, ça donne le vertige, non ? On nous avait promis le grand virage numérique, la patente qui allait marcher au quart de tour, la fluidité d'un cours d'eau en pleine crue. Pis nous autres, les bons Québécois, qu'est-ce qu'on a eu ? Ben, une attente qui rivalise avec celle d'après le Yâb, des files à n'en plus finir qui te donnent des crampes à force de niaiser debout, pis une facture qui ferait pleurer un producteur hollywoodien. Sacré beau coup, ça !

Le recrutement : Quand les chums, la famille et les « arrangements » valent de l'or !

Mais le top du top, mes chers amis, c'est cette rumeur délicieuse à propos des appels d'offres pour engager les fameuses « ressources stratégiques ». Faut croire que Karl Malenfant, notre grand manitou de ce chef-d'œuvre technologique, avait un pif pas ordinaire pour dégoter... ses anciens collègues ! Quel coup de génie, ça ! Pourquoi s'embêter à chercher des talents partout sur le marché quand tu peux piger direct dans tes contacts, hein ? C'est ça, la vraie optimisation des ressources : s'assurer que seuls ceux qui ont déjà partagé une p'tite bière ou un café-machine avec le boss puissent se qualifier. Une gang de chums, triée sur le volet par la sainte confrérie du "on se connaît tous". C'est ça, la compétence à la québécoise !

Une "consanguinité" qui rapporte gros

Mais attendez, la crème de la crème, c'est pas juste les chums ! On parle aussi d'une proche du responsable de SAAQclic qui, paraît-il, travaillait à l'élaboration de l'appel d'offres avant de faire le fameux « saut de clôture » pour aller bosser pour les firmes qui ont raflé le contrat. Ah, la belle pirouette ! C'est ce qu'on appelle un sens aigu du service client, n'est-ce pas ? Connaître le menu avant même qu'il soit affiché, c'est quand même pratique !

Pis comme si ça ne suffisait pas, d'autres petits chanceux ont décroché des contrats sur mesure de près d'un million de dollars, pendant que leurs conjointes se retrouvaient, comme par magie, embauchées sur le même projet. C'est pas beau, l'amour et les affaires qui se rencontrent ? Un ancien administrateur, qui a depuis sagement démissionné, a même osé parler de « consanguinité là ». Faut dire que quand ça tourne en vase clos à ce point, on peut difficilement appeler ça de la saine compétition !

L'inflation des talents : Quand l'heure coûte une fortune (et même plus !)

Pis parlons argent, tant qu'à y être ! Parce que, tant qu'à faire dans l'excellence, aussi bien que ça coûte la peau des fesses, non ? Imaginez un peu : des consultants externes qui bossaient sur SAAQclic, pis dont les tâches étaient restées les mêmes, ont vu leur taux horaire faire un maudit saut, de 82 $ à un ahurissant 350 $/heure ! C'est ce qu'on appelle une valorisation rapide de l'expertise, pas de joke ! Une augmentation de 327 % ! Qui a dit que juste les maisons prenaient de la valeur vite au Québec ?

Mais attendez, c'est pas fini ! L'« Alliance » menée par les géants SAP et LGS, ces parangons de l'efficacité pis de la prévisibilité, ont réussi l'exploit de facturer, à ce taux faramineux, 24 000 heures de plus que ce que leur soumission prévoyait au début. En trois ans à peine ! C'est ce qu'on appelle de la souplesse budgétaire, ça, une capacité d'adaptation hors du commun aux besoins imprévus... pis dispendieux. On pourrait presque croire qu'ils travaillaient à la chandelle pour justifier un tel débordement.

Le « succès » à tout prix... même le nôtre

Pis le résultat ? Ben, des « performances » qui ont dépassé toutes les attentes... en matière de problèmes pis de bugs. Des citoyens qui ont appris la patience zen en essayant de renouveler leur permis, des employés de la SAAQ qui ont dû faire des contorsions administratives dignes du Cirque du Soleil, pis bien sûr, des millions de dollars qui se sont envolés plus vite qu'une application mal programmée.

Mais faut pas être chialeux ! Après tout, ces augmentations de salaire pour les patrons, en plein milieu du fiasco, c'était sûrement une prime à l'encouragement, un "bravo pour le spectacle, même si personne n'a compris le scénario".

Alors, levons nos verres – virtuels, bien sûr, pour ne pas encombrer les comptoirs – à SAAQclic ! Une leçon magistrale sur l'art de dépenser gros pour un résultat... qui nous laisse le souffle coupé. Pis dire qu'on chialait sur la bureaucratie d'antan ! C'était avant de connaître le charme indéfinissable de la bureaucratie 2.0, celle qui coûte cher pis qui marche pas.

C'est-tu pas beau, ça, la modernité à la québécoise ? En tout cas, ça fait parler le monde !