Pensées et (Absence de) Prières pour Gaza

 Par Suzy Wong

Le Devoir 

Ah, la belle Gaza! Un sujet qui met du soleil dans nos journées, hein? On a comme un certain plaisir malsain à regarder de loin – bien assis dans nos berceuses, un p'tit café à la main – le show fascinant de deux millions de personnes qui se débrouillent avec, disons, rien pantoute. C'est quasiment une étude de mœurs en direct de la télé, tsé?

Bon, on entend ben quelques chuchotements de temps en temps sur une supposée "crise humanitaire". Des mots un peu fancy, me semble? Comme si manquer d'eau propre, de bouffe et de soins de santé, c'était juste un petit inconvénient, une mini-chicane dans leur quotidien qui… existe même pas.

Pis y a ces images qui passent des fois. Des jeunes avec des yeux drôlement vides, des ruines qui étaient des maisons avant, du monde qui fait la file pour de l'aide qui arrive au ralenti, si elle arrive. Mais soyons honnêtes deux secondes, c'est pas un peu exagéré tout ça? Ils ont un talent certain pour le drame, ces gens-là, faut le dire.

Les appels à "faire de quoi" sont particulièrement comiques. Faire quoi, précisément? Sacrifier notre poutine du vendredi soir? Manquer notre partie de hockey? C'est demander le ciel et la terre, vous trouvez pas? Après tout, y a des affaires ben plus importantes. Le prix du gaz, par exemple. Ou les dernières nouvelles sur une vedette de la télé-réalité. Chacun ses priorités, tsé.

Fa que oui, Gaza. Un trou perdu loin d'ici, avec du monde perdu loin d'ici, qui vivent des misères perdues loin d'ici. Souhaitons-leur bonne chance, de loin, très loin. Pis changeons de poste, voulez-vous? Quelqu'un a vu le dernier épisode de La Petite Vie en reprise? Paraît qu'il y a une pénurie de bébelles dans le magasin de Thérèse. Ça, c'est un vrai problème, ça.


Commentaires

Messages les plus consultés