Tranche de vie assez bizarre à cause de Facebook

Écrit en 2014...

Je n’ai pas pu ou su écrire cette anecdote vécue il y a une couple de mois. Aujourd’hui, je vais essayer.Comme plusieurs d’entre vous, j’ai un compte Facebook et je vais très régulièrement lire le fil des nouvelles. Habituellement, à mon lever, dans l’ordre, je consulte La Presse, le Journal de Montréal, Facebook et ensuite mes courriels. Bref, vendredi dernier, en paressant sur Facebook, j’ai vu qu’on avait créé un groupe dédié à une personne que je connaissais très bien mais avec laquelle j’avais perdu contact après l’accouchement de mon beau Xavier. Curieuse de savoir ce qu’il avait réussi comme exploit pour qu’on lui fasse une page «hommage», j’ai été faire un petit clic dessus. À mon grand étonnement, les gens en parlaient au passé.

IL était mort. Pas trépassé depuis peu. Il était inanimé depuis déjà 3 ans pile. Pas d’un accident ou de maladie. Pas un meurtre non plus. Il s’était suicidé. Ce jour-là, en parcourant les nombreux témoignages, parce qu’aussi bizarre que ça puisse paraître, les gens continuent de lui dialoguer encore en se remémorant de meilleurs souvenirs en sa compagnie, en affichant de belles photos avec lui, j’aurais bien voulu moi aussi écrire un petit mot, du moins pour souhaiter mes plus sincères condoléances à sa sœur et à ses parents, mais je me suis gardé une petite gêne. Après tout, il était outrepassé depuis 2011. Pire, comme je n’avais jamais essayé de le joindre pour lui quérir de ses nouvelles, parce que j’étais trop occupée par ma petite vie de conjointée et de môman, j’me sentais comme énormément cheap. Aussi, comme notre grand ami en commun était lui-même plus des nôtres depuis 2007, si je ne l’appelais pas ou s’il ne m’appelait pas, je ne pouvais pas savoir s’il se portait bien ou même s’il respirait toujours le même air que moi.

En résumé, depuis vendredi dernier, je suis en deuil d’un ami tamisé en cendres depuis quelques années. Pour moi, c’est tout récent, donc ça me brasse pas mal les méninges et le petit cœur. Mais quand je pense à ma situation, que je l’extériorise à mon chum ou à ma cousine, tout comme moi, ils rient. Pas nécessairement parce que c’est drôle, mais juste que c’est vraiment étrange comme situation. Aujourd’hui encore, je n’ai pas été écrire mon petit hommage à l’ami suicidé sur son groupe Facebook. Ce n’est pas l’envie qui me manque, c’est juste par pudeur et probablement la honte de n’avoir jamais pensé à m’informer de son existence depuis trop longtemps.

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