#MOIAUSSI pour que les intouchables ne le soient plus

Il faut beaucoup de courage pour afficher sur son mur Facebook ou sur son compte Twitter qu'on a vécu du harcèlement sexuel ou/et qu'on a été abusé(e) sexuellement.   Moi, franchement, lire toutes ces déclarations d'amis et de personnalités publiques dans les réseaux sociaux que je fréquente, jusqu'à hier, ça me mettait juste mal à l'aise.

Pourquoi ?  Parce que le reconnaître, pour moi, c'était devenir une victime.  Et  être une victime, moi, jamais j'ai voulu en être une.   Aussi, dans ma petite tête de linotte, avant que je  réalise à travers tous ces témoignages récents d'amies que finalement je connais très peu de femmes qui peuvent dire #pasmoiaussi, j'ai toujours eu cette réflexion que peut-être sans le vouloir je donnais l'impression que ces hommes-là avaient le droit de s'essayer; que des comportements sexuels inappropriés d'une personne placée au-dessus de ma tête ce n'était pas la fin du monde et qu'il me fallait juste demander un transfert ailleurs plutôt que de partir en «guéguerre» pour au bout du compte perdre la bataille; qu'une main un peu trop baladeuse dans un transport en commun ou dans un hôpital quand on est confinée dans un lit ça faisait partie du deal d'être une femme.  Anyway, quand je décidais d'en parler, on me faisait souvent savoir que puisque je n'avais pas trop l'air d'une fille traumatisée qu'il me valait mieux passer à autre chose.  Et moi, au fil des décennies, j'ai juste dit «NON» sans porter plainte, tassé des mains quand j'étais capable pis sacré mon camp au plus vite.

Eh oui!  Moi, jusqu'à ce  que le mouvement #metoo #moiaussi ait  pris autant d'ampleur et que mon conjoint me dise hier que c'était excellent que tout sorte au grand jour  pour que tombent enfin les masques, je réussissais à me convaincre que la vie était ainsi faite quand on était une femme (avec l'affaire Salvail, je réalise que le #moiaussi peut aussi concerner les hommes).  Je pensais vraiment que lorsque ce genre d'événement m'arrivait je me devais juste de vite passer par-dessus et oublier l'incident.

Aux jours d'aujourd'hui, je suis en train de me rendre compte que je n'avais pas à avoir honte de tous ces comportements inacceptables à mon égard. Finalement, l'affaire Harvey Weinstein va peut-être en venir à bout de cette culture ambiante de harcèlement sexuel. Du moins, souhaitons-le pour nos enfants et nos petits-enfants !

#MOIAUSSI

Commentaires

Messages les plus consultés