Et si ?


Au mois de mai dernier, une cyberattaque sans précédent a frappé dans plus de 150 pays, paralysant autant les services hospitaliers (Grande-Bretagne) que l'industrie automobile en France (Renault) ou même le conglomérat japonais Hitachi ou Fed Ex aux États-Unis.  Et on n’en était probablement qu'à la pointe de l'iceberg puisque peu de temps après une nouvelle version de WannaCry avait été détectée et opèrait probablement par des scripts cachés dans des sites Internet piratés.

Le but de ces attaques semblait n'être que de faire du cash, puisque des rançongiciels étaient exigées afin de «libérer» les données numériques prises en otages. En gros, si on ne payait pas, tout s’effaçait!  Pour en savoir plus :

S'agissait-il d'un coup de semonce, d'un avertissement qui aurait pu mettre internet mondialement K.O?  Jusqu'ici, le Canada semble avoir été relativement épargné par cette cyberattaque, mais quelles en auraient été les conséquences si cela devait s'y produire? Après tout, plusieurs autres attaques du genre sont à prévoir.  Et là, même si certaines gentilles gens me trouvent rapido sur les complots, là ils ne peuvent pas ignorer que la situation pourrait s’aggraver au cours des prochaines années.  Après tout, cette semaine,  il y a eu une cyberattaque en Ukraine et en Russie. Le fonctionnement de l'aéroport ukrainien d'Odessa a été perturbé et plusieurs sites Internet de médias russes ont été ciblés.

Si cela nous arrivait, à quoi ça pourrait ressembler ?  Services gouvernementaux inaccessibles ? Services bancaires fermés, impossibilité de retiré de l'argent au comptoir ou guichet automatique Impossibilité de déposer pour les mêmes raisons ?  Services de sécurité en panne (police, pompier, etc,) ?  Réseaux électrique et téléphoniques en panne ? Services hospitaliers en panne (reports de chirurgies, perte de dossiers patients, impossible de communiquer avec le réseau) ?  Pannes d'essence, d'huile à chauffage, gaz naturel, etc. ?  Magasins qui se videraient rapidement de leurs contenus ?  Et bien plus encore.

Imaginons maintenant un événement fictif...

C’est un 14 juillet.  Ainsi donc, pour la très grande majorité de la population, c’est le début des vacances. La plupart des gens sont en train de terminer leurs bagages pour un grand départ, soit vers le chalet, le camping ou là où vous voudriez être. Tout le monde est heureux car, après 50 semaines de dur labeur, ces vacances sont bien méritées.

Les vacanciers, tous à leurs préparatifs, ne se rendent d’abord compte de rien. Mais déjà, sans le savoir, ils sont pris au piège. Ils auront eu le temps de se rendre à la banque avant le départ, auront prévenu les amis et la famille de leurs destinations, auront aussi fait le plein de provisions pour la durée du trajet.  Au même moment, une organisation secrète et sans scrupules lance une cyberattaque à l'échelle planétaire, paralysant du même coup tous nos systèmes informatiques. Les gouvernements, la Bourse, les banques, les systèmes hospitaliers, les communications, tout est en train de paralyser.

Chez lui, un homme seul, fait grand et costaud, un individu dont tous ses voisins connaissent de visu mais sans plus, remarque depuis plusieurs années des changements, des événements qui, isolés ne veulent presque rien dire (des accidents, des erreurs humaines, des virus informatiques, etc.), mais tous reliés ensemble, finissent par être plus que des pures coïncidences.  D’ailleurs, cet homme trouve que depuis le terrible 9/11, il se passe beaucoup trop d’événements pour ne pas flairer plus grand. Au début, il en jase à sa famille, à ses amis. Mais personne ne veut trop y croire ou n'ose lui dire qu'il a peut-être raison.

Cet homme qui a fait sourire plus souvent qu’à son tour avec ses « complots imaginaires », à la suite de tous ces petits événements qui ont suivi le 11 septembre 2001, a quand même commencé à toujours garder une réserve de nourriture en conserve et d’eau en bouteille de différents formats (pour boire, pour la cuisson, etc.).  Il s’est aussi mis à récupérer/conserver de l'eau de pluie quand la saison le lui permettair pour la transvider dans de gros barils de plastique de 55 litres.
Habitant en région et ayant peu de voisins, cet homme pas nécessairement réputé pour être riche mais plutôt pour être débrouillard, possède une petite maison ainsi qu’un garage tout aussi modeste.  Malgré tout, c’est là qu'il « cache son butin ». Pas qu’il soit avare, loin de là. Il se soucie beaucoup du bien-être de sa famille, de ses voisins, mais il ne tient pas à faire savoir, par mesure de protection, qu’en plus de ses réserves de nourriture et d’eau potable, qu’il a aussi un potager qu'il entretient durant la saison estivale. Aussi, à chacune de ses paies, il dissimule une petite somme d'argent (Après tout, il s’est toujours dit que si le chaos devait frapper, l'argent n'aurait plus une trop grande valeur et qu’il devrait sans nul doute se débrouiller autrement), pour les coups durs qui vont invariablement survenir un jour. En plus de son pick-up, il a un vélo, puis vient avec ça une remorque pour le vélo construite avec les moyens du bord.

Le 14 juillet, l'homme se détend à l'extérieur, en lisant un livre comme il aime bien le faire. Il regarde distraitement ses voisins qui s’apprêtent à quitter leurs maisons pour quelques semaines, salue ses amis d’à côté et immédiatement s’en retourne à sa lecture, une autre aventure de Dirk Pitt, par Clive Cussler, un de ses auteurs préférés.

Une heure plus tard, voulant vérifier si son nouveau gadget commandé en ligne avait été expédié, il entre en-dedans. Il s’aperçoit que son réseau internet est en panne. Pas bien grave, se dit-il, de toute façon, il est maintenant l'heure de préparer le repas du soir. Il allume son BBQ et ensuite, retourne à l'intérieur pour se déboucher une bonne bière qu’il sirote et c’est là qu’il remarque que l'électricité a cessé.  Là, ses sens commencent à l’alerter pour lui dire qu'il se passe peut-être quelque chose de beaucoup plus sérieux qu'il le croyait à première vue quand son internet ne fonctionnait pas.  Mais pour le moment, pas de panique.  Anyway, il ne peut pas y faire grand-chose, aussi bien alors se déboucher une autre bière et cuire son entrecôte de bœuf sur son BBQ.  Les frites prévues au repas, ayant une panne de courant, il les remplace par une salade vite faite, avec des légumes qu'il va prendre dans son potager.

Après son repas, il décide que ce serait une bonne idée de revoir ses préparatifs en cas de situation d'urgence. Il fait donc un petit inventaire de ses biens, s’assure qu'il possède toutes les copies de sa paperasse importante (hypothèque, passeport, permis de conduire, etc.) et vérifie qu'il a bel et bien en main, dans un étui, en fait, une preuve de résidence. La nuit tombe, il allume son fanal « Goal Zéro » qui se recharge avec l'énergie solaire. Il peut, par conséquent, aussi brancher son téléphone à une prise USB intégrée au fanal au cas où la ligne internet reviendrait. L’homme se dirige vers son garage et examine que tout soit bien rangé et à sa place en cas de nécessité. Il prend une chaudière de 15 litres remplie de neige qu’il avait fait fondre quelques mois auparavant. Cette eau peut lui être utile dans la salle de bain, si comme il s'en doute, l'eau courante a aussi cessé. Puis, de retour à son garage, il prend le sceau où il avait pris la peine d'inscrire « réserve de 3 jours » et l'apporte aussi dans la maison.  Rassuré de n’avoir pas à s'inquiéter pour les jours à venir, l'homme décide d'aller prendre une marche avec son chien et, du même coup, en profite pour regarder si la panne de courant est localisée à un petit secteur ou si elle est plus étendue comme il se l’imagine. C'était finalement majeur!  Il rentre à la maison, se couche en se disant qu’au lendemain, la journée risque d'être très fascinante. L'homme qui s’est toujours défini comme étant un survivaliste, mais non comme un alarmiste inquiet, ni un fataliste pessimiste, est prêt pour la suite des événements.

15 juillet. Il y a toujours la panne de courant. Il décide alors d’allumer sa radio onde courtes à piles et à dynamo, tentant en vain de capter quelques informations.  Dare-dare, il comprend que la panne affecte plus que sa région, sa province… peut-être bien toute la planète !  Bref, il comprend que les choses ne vont pas en s'améliorer dans un cours laps de temps, loin de là. Le survivaliste prend quand même paisiblement son petit déjeuner d’œufs frais pondus par ses quelques poules, avec des petits fruits de sa cour et un bon café qu'il se prépare en faisant bouillir d’eau sur le BBQ. Pour l'instant, il n’a rien d’autre à faire de plus qu’une randonnée de reconnaissance avec son vélo. Tout le village est silencieux. Beaucoup trop silencieux. Les villageois se murmurent des histoires en essayant de s'imaginer d’où peut provenir la panne, etc. L’homme survivaliste, lui, sait que ce n’est rien d’autre qu’une cyberattaque.

Comment vont réagir les gouvernements? À quel moment va s'installer le chaos?

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Par François Laurier

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