Depuis quand est-ce devenu obligatoire de donner des cadeaux aux profs en fin d'année ?

Mardi dernier, après deux rendez-vous chez les toubibs, j'allais bruncher avec une amie.  Et justement, notre conversation tournait autour des cadeaux de fin d'année aux enseignants de nos enfants.  Moi, à ce sujet, sans être pour ou contre, je demandais à ma chum de fille et aussi à moi-même :

«Depuis quand était-ce devenu obligatoire de donner des cadeaux aux profs en fin d'année ?»

Dans mon temps (ai commencé le primaire en 1980), je ne me rappelle pas avoir donné de cadeau de fin d'année à mon enseignante.  Moi, à la toute dernière journée de juin si j'étais à l'école et pas prise quelque part à l'hôpital entre l'urgence ou l'étage de pédiatrie, si j'avais aimé mon prof, je lui disais tout simplement que j'allais m'en ennuyer et que j'espérais avoir quelqu'un d'aussi formidable à la prochaine entrée scolaire.  J'aime m'imaginer que ma prof était bien contente que je lui dise ça et que je lui faisais sa journée !!!

 Je ne me souviens pas pantoute d'avoir donné des tasses de café, une bouteille d'alcool ou des petits savons à un prof, ni au primaire et ni au secondaire.  Je ne crois pas que c'était le genre à mes parents de penser à ce genre d'attention.  Parcontre, je suis prête à mettre la main au feu si je me trompe en disant qu'ils ont dû contribuer beaucoup financièrement pour que nos projets à l'école aient lieu.  Ce qu'on appelle aujourd'hui les contributions volontaires, je suis certaine que mes parents ont dû débourser le maximum et même un peu plus.  Pareil lors des campagnes de financement.

Quand mon amie m'a demandé quels étaient les cadeaux de fin d'année que j'allais donner à tout le personnel qui avait enseigné à mon fils, j'ai simplement répondu un gros rien. À son regard étonné, j'ai compris qu'elle me trouvait soit pas du tout reconnaissante ou juste très radine.  

Je vous rassure, pas que je n'ai pas apprécié Madame Jacynthe, Madame Jennifer, Madame Isabelle et Madame prof d'éducation physique, loin de là.  C'est juste que je ne comprends pas trop le principe.  Moi, tel que mentionné dans le billet «Cadeaux aux enseignants : pour ou contre?» de Nathalie Côté dans son webmagazine ÉCONOMIES ET CIE, trouvant les conditions de travail des enseignants plutôt bonnes, je ne me vois pas du tout dans l'obligation de les récompenser.  Je ne vois pas du tout pourquoi c'est devenu une obligation pour mon amie de faire des cadeaux à chaque prof qui avait enseigné à ses enfants.  Encore moins des cadeaux d'une valeur d'au moins 25$ chaque.  Moi, quand elle m'a dit qu'elle se sent obligée parce que tout le monde le fait, ma réponse fut assez simple :

 «Fais-le si le coeur t'en dit, mais pas parce que tu penses que ce sera cheap de ne pas le faire!  Puis au salaire que les enseignants gagnent, ils n'ont pas besoin des cadeaux de fin d'année pour mettre du beurre dans leurs épinards...»

Bref, pour cette fin d'année scolaire, parce que ça adonne comme ça, je remettrai à l'enseignante de fiston un kit de 6 livres de La Boîte à Livres conçus pour les enfants du primaire tout simplement parce que l'éditrice (je suis sa correctrice d'épreuves) m'en a remis au début du mois.  Joignant l'utile (promouvoir la Maison d'Éditions de mon Amie Mélanie Rizk auprès d'un école primaire) à l'agréable (Madame Jacynthe a vraiment été une prof énergique, pétillante et super pour fiston), sachant aussi que les budgets dans les école sont plutôt limités, la classe de maternelle de fiston pourra jouir de nouveaux livres l'automne prochain.

Ah oui !  Moi, je me dis qu'au lieu de donner des cadeaux aux enseignants, si on a apprécié leurs compétences durant toute l'année, pourquoi ne pas donner une plus généreuse contribution volontaire lors du début d'année scolaire prochain pour qu'ils puissent réaliser tous les projets qu'ils aimeraient accomplir ?  Il me semble que pour toutes les babioles inutiles qu'ils recevront, ça devrait faire un bon petit magot au bout du compte... non ?