Tout le monde meurt un jour ou l'autre... mais toi, tu dois mourir demain !

«Everyone dies someday, and that's good, because dying is part of it all.» 


Ce matin, sur mon fil Facebook, une amie a partagé un texte d'opinion dans le quotidien Le Soleil qui s'intitule LA DÉMENCE N'ENLÈVE PAS LA DIGNITÉ.   Comme l'amie l'a écrit sur son mur Facebook, les propos de Félix Pageau, médecin résident en gériatrie, à Québec, font du bien.  Et moi, après les avoir lus, ça m'a donné envie d'écrire ce qui suit...

Comme l'ai dit t'à l'heure dans la langue de Shakespeare : Tout le monde meurt un jour, et c'est bien, parce que la mort fait partie de tout.  Eh oui ! C'est vrai : Tout le monde meurt un jour, donc ça n'a vraiment rien de spécial.  Mais la vraie affaire avec la mort, par les temps qui courent, est-ce que c'est de mourir dans la dignité avec l'aide médicale à se suicider quand on n,est plus que l'ombre de soi-même ou mourir en toute dignité avec l'aide médicale à vivre ses derniers miles ?

Avec le discours du député caquiste François Bonnardel qui a confié qu’il serait prêt à alléger les souffrances de sa maman atteinte d'Alzheimer, on s'en va direct sur cette fameuse pente glissante qui m'a toujours inquiétée depuis cette fameuse loi sur l'aide médicale à mourir.  Pas que je ne ressente pas sa douleur au monsieur quand il dit en conférence de presse qu'il était prêt comme fils aujourd’hui, qu'il aurait été prêt, qu'il serait prêt aujourd’hui à ce que ma mère soit euthanasiée.  Ayant vécu la démence vasculaire de mon propre père jusqu'à ce qu'elle le rende complètement maboule, jusqu'à son tout dernier souffle laissé une nuit de juin à son domicile, je comprends très bien ce qu'il peut ressentir.  Néanmoins, bien que mon père ait demandé via son mandat d'inaptitude de ne pas prolonger pour rien sa vie, il n'a jamais demandé de l'achever quand on le trouverait juste trop «pu là» dans sa tête ou/et dans son corps.  D'ailleurs, jusqu'à sa toute fin, jamais sa démence ne lui a enlevé sa dignité.  Il est toujours resté, à nos yeux, un être humain qui méritait d'être bien traité, peu importe toutes les bizarreries qu'il commettait.

Multiplier les ressources en soins palliatifs empreints d'humanisme, à mon avis, c'est ça la bonne voie à prendre et à suivre, autant pour la personne qui subit sa déchéance que pour les gens qui l'aiment et la voient dépérir.  Mais cette industrie de la mort, cette euthanasie qui n'a pas grand-chose à avoir avec la bonté humaine, après tout ce n'est qu'une injection létale donnée par un toubib, selon moi, ça n'accompagne pas qui que ce soit vers la dignité.  Moi, ça fait juste me démontrer à quel point notre société est incompétente et incapable de prendre soin de ses semblables jusqu'à leur finalité.  

«Tout le monde meurt un jour ou l'autre... mais toi, tu dois mourir demain !» Ben voyons donc !  Ça n'aurait pas d'allure de décider ça pour une personne simplement parce qu'elle n'aurait plus toute ta tête et que les gens qui l'aiment n'en peuvent plus de la voir ainsi... Comme l'a dit le médecin résident dans son texte d'opinion : l'euthanasie d'une personne atteinte de démence n'est ni souhaitable ni nécessaire.

Et dans la langue de Shakespeare, moi j'ai envie de conclure ainsi : Everybody dies. It's meaningless.

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