Message à mes amis qui ont peur des musulmans (billet écrit à la suite d'un texte qui est apparu sur mon fil Facebook)

 Ce matin, parce que c’était au départ sur le mur Facebook d’une personne que je connais bien et que j’aime beaucoup, parce que ça s'est retrouvé du même coup sur mon fil Facebook à moi quand cette personne a partagé un post d'un groupe appelé LIBÉRONS NOTRE QUÉBEC (sûrement pas une association que je n'aimerais pas connaître), j’ai pris connaissance d'un texte qui a été publié à La Presse un 5 septembre 2013, écrit par un dénommé Jacques Leclerc, qui s’intitule :
« Message à amis musulmans ».  Juste en parcourant les premières lignes, vite j’ai compris que c’était repartie la division ! Ça n'a pas pris de temps pour que je puisse relire à nouveau des messages comme : «Si vous êtes pas contents, restez chez vous !» ou «Tous les immigrés devraient lire et mettre en application ce texte AVANT de venir s'établir au Québec. Ainsi donc, nous n'aurions plus de problème avec eux.»  

Vraiment nécessaire de ressasser cet article là après la tuerie au Centre culturel islamique de Québec à Québec le 29 janvier dernier ?  Humm....  
J’aurais envie de dire à tous ceux qui pensent pareil à Monsieur Jacques Leclerc, que le peuple québécois est composé de magnifiques gens de toutes sortes de cultures, avec leur foi et leur lieu de culte.  Au Québec, il n’y a pas que la communauté musulmane qui extériorise sa religion par le port de certains signes tels que le hijab, il y a aussi les sikh, les hassidim et les loubavitch qui le font amplement.  Mais pour moi qui suis née irréligieuse, ne croyant qu’en l’humanité, j’apprécie tout comme bon nombre de québécois, qu’au Québec, le politique se dissocie de quelconque religion et que l’état se veuille laïc.  Mais moi, sincèrement, qu’une femme avec un hijab enseigne la maternelle à mon enfant, qu’un homme avec un turban sur la tête me soigne à l’urgence, je m’en contrefiche.  Je vous le redis en joual : je m’en tabarnak !   

Et puis, quand je me retrouve devant une amie musulmane voilée, jamais ça ne m’est arrivée de me dire que celle-ci, parce qu’elle porte un signe religieux, qu’elle est en train de me signifier qu’elle est plus fine que moi parce qu’elle pratique sa religion.  Pas pantoute !  Moi, quand je la vois, je me dis juste que, parfois, ça doit être pratique en ostiti de porter un voile sur la tête quand les cheveux ne font qu’à leur tête.  Évidemment, je sais bien qu’il y a une signification derrière ce hijab, que c’est religieux et que pour certaines gens c’est un affront au féminisme.  Mais bon, moi, mes parents m’ont toujours dit de vivre et laisser vivre.  Donc, les turbans, les hijabs, les kipas et les gros schtreimels, même si je ne suis pas nécessairement d’accord avec le message qu’ils peuvent signifier, même si parfois je peux trouver ça too much, jamais je n’ai eu l’impression qu’on me les imposait.  Je les vois, mais à un moment donné, quand je me mets à connaître les individus qui les portent, je ne les vois plus... 

Ah oui !  Petite anecdote comme ça : vendredi dernier, j’ai été invitée à bruncher chez une amie.  Nous étions trois.  J’étais celle qui n’était pas musulmane.  L’une portait son hijab et l’autre pas.  Et vous savez quoi ?  On a parlé de cul, de politique, de Martin Matte avec sa série Les Beaux Malaises pis de nos enfants.  Et si ça peut rassurer certains d’entre vous, elles n’ont pas essayé de me convertir.  Enfin, presque !  Voyez-vous, elles sont parvenues à me rendre accro aux petits desserts faits avec de l'eau de fleur d'oranger et à leur thé vert à la menthe !  

De là la nécessité  d'ajouter que nous devrions avoir plus de recettes de cuisine faites avec de l'eau de fleur d'oranger dans notre charte des valeurs québécoises que certaines gens veulent tant avoir !   

Je vous dédie cette chanson si bien écrite par Yvon Deschamps et chantée par Dan Bigras...


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