Traitements de fertilité vs soutien psychologique - mes conseils

Je ne parle pas en tant qu'experte, je parle en tant que femme qui a eu l’infertilité comme obstacle dans sa vie. Pour tout dire, ça été le défi de ma vie.  Le défi de notre vie de couple.
Mon parcours qui a duré près d'une décennie, finalement, est d'une banalité quand je me compare puisque on n’a finalement pas eu recours aux techniques de procréation très avancées. Par contre, au niveau psychologique, mon parcours n'a pas été banal puisque j'ai été capable de reconnaître que j'étais au bord du gouffre et que j’ai été en mesure de tout arrêter avant de sombrer. (Lisez mon témoignage ici : http://mamanconsomme.com/2014/01/06/mon-temoignage-sur-linfertilite/).

Si je parle de ce sujet, c'est parce que j'ai été touchée par un article de Rima Elkouri en fin de semaine (http://plus.lapresse.ca/screens/46f25948-53a4-8be2-aee6-7bf9ac1c6068|_0). Je me suis dit que cette fille, Marie, ça aurait pu être moi.  Aussi, j'ai la certitude que si vous aussi, vous avez de la difficulté à concevoir, que ça pourrait être vous aussi.
Après avoir lu l'article, je me suis posé certaines questions dont celles-ci :

·         Doit-on demander aux différents médecins des cliniques de fertilité de diagnostiquer et référer les troubles psychologiques ?
·         Est-ce qu'un suivi psychologique offert par une clinique fertilité est efficace pour tout le monde?
·         Au lieu de cela, ne devrait-on pas mieux informer les couples pour leur dire dans quoi ils mettent le pied?
Mon avis est un peu partagé, comme patiente d'une clinique de fertilité, je veux que le médecin applique tout son savoir sur la réalisation de mon rêve, dans ce cas-ci, faire un bébé. Je pense au plus profond de moi-même qu'un spécialiste en fertilité ne doit pas s'aventurer à diagnostiquer des troubles psychologiques et référer dans ce sens, ce n'est pas sa spécialité. Ces hommes et ces femmes qui nous aident à faire des enfants, ont à coeur notre bien-être et comprennent très bien que le parcours est difficile. Mais pensez-y, comment un gynécologue pourrait me dire d'arrêter les traitements et de revenir le voir avec un papier signé d'un psy pour dire que je suis apte à poursuivre?
Quant à la 2e question, pour ma part, je me suis cherché un soutien psychologique à l'externe et c'est la 3e psychologue consultée que j'ai choisie pour m'aider. En fait, rien ne garantit que le ou la psychologue qui pratique en clinique de fertilité va être en mesure de vous aider.  Après tout, il faut que ça clique.  Donc pour moi, je trouve approprié que les cliniques de fertilité offrent ce service, mais sans plus.  Je ne voudrais pas être limitée à un psychologue de la place.
Par contre, un service que je trouverais vraiment adéquat pour tout le monde, ce serait d'offrir aux nouveaux patients une séance d'information sur tout ce qui attend les couples, statistiques incluses à tous les niveaux.  Mais bon, est-ce que les statistiques existent  en ce moment? J’aurais tellement aimé qu'on me parle de ce qui m'attendait, des tests que le médecin allait être susceptible de me faire passer, des rendez-vous nécessaires, du vocabulaire spécifique au domaine, de ce que j’aurais pu faire pour m'aider; j’aurais aimé qu'on me parle des difficultés psychologiques, qu'on me parle des autres couples... J’aurais tant aimé pouvoir aller à des séances d'information et d’être mieux préparée à tout ce qui m’attendait. Après tout, comment on peut se préparer à ce qu'on ne voit pas venir ?
Mes conseils sont les suivants :

• Assurez-vous même votre santé psychologique, allez consulter quand ça ne va pas, n'attendez pas.
• Devenez une spécialiste de votre condition, ne soyez pas victime. Cela implique de s'informer beaucoup, de questionner les médecins, valider vos information ou impressions. Votre IMC est trop haut? maigrissez! Trop sédentaire? Bougez!  C'est une période cruciale dans votre vie pour bien vous occuper de vous-même.
• N'attendez pas grand-chose du soutien de votre entourage, vaut mieux rester discrète si on n'est pas capable d'encaisser les commentaires qui ratent leur cible. Il y en aura beaucoup.
• N'oubliez jamais que votre objectif est de donner à votre bébé une maman et un papa en santé (physique et psychologique). Donc, il ne faut pas s'oublier au travers du processus. 
• Consultez le web pour les témoignages, au-delà de l'histoire des personnes, on y apprend plein de choses qui peuvent nous servir.

Des pages Facebook qui peuvent vous aider :
Kate Doula, ressources en périnatalité, préconception infertilité :
 https://www.facebook.com/DarALuzDonnerLaLumiere?fref=ts
Association des couples infertiles du Québec:
https://www.facebook.com/aciq2005?fref=ts
 Émotions in vitro, le site internet : 
http://emotionsinvitro.com/

Caroline Vallières
www.mamanconsomme.com