N'ai pas passé Noël à l'hôpital

10 h. Ai passé un superbe Noël, sans doute parce que mon petit neveu avait cette petite flammèche que tous les mômes ont dans leurs yeux lorsqu'ils croient encore que les cadeaux viennent du Père Noël. Le neveu, c'est lui qui m’a réconciliée avec cette fête !

14 h 17. Comme le Père Noël ne m’a pas donné un dos tout neuf, je dois bien m’accommoder de celui que j’ai, me contenter de celui que le toubib a réparé de son mieux.
Mais me sens incapable de m’ajuster à ce dos grincheux aujourd’hui. À dire vrai, cet après-midi je me sens comme lorsque j’étais petite et que je croyais qu’il n’y aurait plus jamais d’accalmie parce que l’orage était trop fort. Avais si peur des orages ! Maintenant, c’est cette douleur qui me parcoure et qui s’est encore accrue que je crains.

14 h 19. Quand il fait très froid dans l’appart, je m’abrie avec une couverture. Quand la fatigue m’abrutit à force de trop avoir mal, pourquoi je ne m’endors pas ? Pourquoi je me mets à écrire à mon toubib ?
Suis-je en train de devenir cinglée ?

21 h. Vous savez, ne fais pas juste m’apitoyer. La plupart du temps, j’essaie de dénicher tout ce qui a aboulé de constructif depuis mon accident. D'ailleurs, ai même trouvé bon nombre de points positifs.
En premier lieu, ai appris à me servir d’un ordinateur, à naviguer sur le web et même à donner naissance à mon site auquel je tiens beaucoup. C’était d’abord pour tuer le temps, mais ultérieurement ce fut pour être lue et entrer en interaction avec mes lecteurs... moi qui avais toujours voulu être publiée, ai en quelque sorte effectué un tantinet mon ambition sur le net !
En second lieu, me suis rendue compte que j’avais la foi, ne sais pas encore trop pour qui toutefois, mais au moins je sais que j’ai confiance de mener cette vie-ci à bien (peut-être suis-je moins convaincue ce soir). Aussi, ai reconnu en moi une grande puissance d’action et des nerfs assez solides qui me permettaient de m’adapter à des situations auxquelles je n’avais jamais songé pouvoir m’acclimater. Là, je pense aux semaines qui se sont succédées à l’hôpital et à Charon où j’ai dû entre autre me laisser débarbouiller par le personnel -- pas évident pour une fille aussi pudique que moi, je vous le jure --; des mois dans lesquels je ne savais pas du tout ce qui allait advenir et où je devais me fier à ma bonne étoile. (c’est amusant de répandre que c’est dans un moment pareil que je me suis mise à supposer que je pouvais avoir de la veine!)

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